THOMAS DE VUILLEFROY
Vu par…
Vu par Benoit Decron, conservateur du musée Soulages
“ Les œuvres de Vuillefroy tiennent par leur forte intériorité, de la sensibilité et du lâcher-prise : avec ses portraits, on a le sentiment d’entrer dans une boite, dans une chambre noire. Ils se révèlent comme des écheveaux de lignes surgissant de la couleur acide, revêche pourrait-on dire. Ils se proposent comme un broyé de ténèbres avec, se tenant au centre, un être qui cous scrute. Le dessin chez Vuillefroy ne pointe pas l’intention, mais, avec son propre langage, cherche le but à atteindre. Face au spectateur, comme nous le rappellent les figures figées dans leur intérieur, les concrétions au pastel d’Édouard Vuillard : au plus profond de la grotte domestique niche l’âme et son expression la plus efficace, les yeux. L’infraction a du bon, elle est également de mise chez Vuillefroy. Du reste, pour qui connaît sa production, l’autoportrait se confond avec ces portraits ; Comme un oignon, on pèle l’âme. À quoi bon le masque ? Toute représentation se leste de la gravité de ce que le peintre nous abandonne à voir : n’en faisons surtout pas un drame. Un portrait est avant tout un déballage et n’a pas à être gai ou triste. Il suffit à lui-même“.