KENNY ADEWUYI
Diplômé de l’Ecole nationale des Arts de Dakar, Mouhamadou Ndoye ‘Douts’, 40 ans, recrée dans son œuvre l’univers chaotique des villes africaines. Médina, le quartier où il vit et travaille, est sa principale source d’inspiration. C’est son chaos qui l’inspire. Le désordre qui baigne la ville l’agite. L’instinct fécond et créateur le surprend sur sa terrasse-atelier qui surplombe les vieilles bâtisses de la cité et la vaste étendue bleue. Entre les embruns marins et les effluves du marché Soumbédioune voisin, il dispose d’une tour idéale pour observer les grouillements, les tensions, les maladresses de la ville.Douts ne ménage pas son goût pour les couleurs. ’C’est ce qui nourrit l’œil’, avance-t-il. Sans hésiter son pinceau trempe dans les teintes vives. Il cumule les couleurs frétillantes que lui offre naturellement le décor vibrant de la Médina. Ses tonalités captivantes sont à la fois symbole de gaieté, de vie. La boulimie du détail est sans doute l’élément le plus frappant dans la création de Douts. Friand d’accessoires du milieu, son pinceau garde cependant une force allusive qui rappelle le style des expressionnistes. Les silhouettes humaines sont volontairement suggérées par les contours flous, négligés. ‘C’est le chaos architectural qui m’intéresse’, précise l’artiste. Exposé à Beaubourg en 2005 ("Africa Remix"), Douts est également vidéaste et a été primé pour un film d'animation; "Train-train Médina".
Nè en 1959 Vit et travaille au Nigéria.La sculpture de Kehinde Ken ADEWUYI nous situe tout de suite dans l'espace. La terre est affirmée par la masse imposante des pieds, le ciel quant à lui nous est indiqué par cette petite tête qui émerge de l'extrémité de l'œuvre. La lumière, alliée naturelle de la sculpture, révèle d'abord l'assise, mais nous conduit irrémédiablement vers ce point minuscule qu'est la tête. Ces femmes et ces hommes sont soudés au sol, à la terre, les pieds sont énormes, disproportionnés mais nous rappellent que dans tout être humain ils sont indispensables. La tête n'est rien et ne peut rien sans le pied. Entre ces deux extrémités, le corps opère la jonction entre le ciel et la terre, entre l'esprit et l'animalité. Ce corps, aux allures expressionnistes, déformé, est souvent replié sur lui-même et attend l'instant où il pourra enfin se développer, se déplier dans l'espace.